Loup, y es-tu ?

Les loups sont vus de profil dans une attitude de jeu. Ils n’ont rien de mena?ant. Leur pelage gris est épais, leurs formes harmonieuses. Ils ont l’air d’animaux vigoureux et sains. L’arrière-plan est un beau paysage de montagne. Ils ressemblent à de magnifiques chiens. Ils n’ont pas du tout l’air sauvages ou agressifs.

- Le loup dans l’imaginaire européen tient un peu la place du tigre dans l’imaginaire chinois. Connaissez-vous des contes ou des histoires européennes qui mettent en scène un loup ? Comment est présenté l’animal dans ces histoires ? Quels adjectifs choisiriez-vous pour qualifier le loup tel qu’il est imaginé ? Par exemple : le Loup et l’agneau de La Fontaine, le petit Chaperon rouge de Charles Perrault, l’enfant qui criait ? au loup, au loup… ?, Pierre et le Loup, Les trois petits cochons, etc... L’animal est présenté comme cruel, dangereux pour l’homme, prêt à l’attaquer pour le dévorer. Dans le roman de Renart il appara?t sous le nom d’Ysengrin. - Le titre, ? Loup y es-tu ? ? fait référence à une chanson enfantine : ? Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas. Si le loup y était, il nous mangerait. ? Puis les enfants crient : ? Loup y es-tu ? M’entends-tu ? ? et celui qui est le loup doit répondre : ? Je mets ma culotte. ?.. ? Je mets mon pantalon ?, etc. Il existe de nombreuses expressions ou proverbes qui mettent en scène le loup.

Identifiez-les en associant l’expression et sa définition

crier au loup avoir une faim de loup marcher à pas de loup se jeter dans la gueule du loup hurler avec les loups prendre le loup par les oreilles quand on parle du loup on en voit la queue 3.

crier au secours, alerter les autres devant un danger être affamé avancer souplement sans faire de bruit aller de soi-même au-devant du danger avoir une attitude conformiste se saisir du responsable présumé du problème celui dont on parle survient de fa?on inopinée

Le chapeau et l’intertitre Ils nous présentent le loup comme un conquérant, un colonisateur. Quel est le territoire occupé ou menacé ? Qui sont les opposants ?

Les loups occupent déjà les Alpes et menacent le reste du pays. Les bergers s’opposent à leur colonisation.

4. La carte Elle vient répondre à la question posée par le titre ? Elle reprend le point de vue du chapeau et de l’intertitre : le loup à la conquête des Alpes.

Remarquez le vocabulaire employé : 1992 : localisé mars 2004 : présence avérée à la conquête des Alpes (titre) hiver 2003-2004 territoires conquis Le loup est-il déjà présent au-delà des Alpes ?

Oui. Il est présent dans l’Ain, sa présence a donc été signalée dans le Jura. Il progresse dans la Dr?me, c’est-à-dire vers l’ouest en direction du Massif central.

(Le texte précise même qu’on a retrouvé des traces de passage des loups dans les Pyrénées (l.35))

5.
Quel est le fait d’actualité qui motive l’article du journaliste ?
Le ministre doit présenter un plan d’action pour les loups (2004-2008) le lundi 11 juillet. (l.11-12) et ce plan comprend un ? autorisation de prélèvement ?des animaux tueurs, c’est-à-dire la possibilité d’éliminer certains de ces loups.

- Pourquoi la présence des loups pose-t-elle des problèmes ? Les alpages (prairies d’altitude) sont des lieux traditionnels de p?ture pour les bergers des Alpes, de la fin du printemps au début de l’automne. Les bergers montent donc dans les alpages avec leurs troupeaux. C’est là que des loups attaquent les moutons. - Quelles sont les conditions favorables qui permettent maintenant aux loups de bien vivre et de se reproduire ? (conditions naturelles et conditions administratives)

Conditions naturelles : les forêts sont florissantes et le gibier (chevreuils, cerfs etc) s’y est multiplié. (l.60-61) Conditions administratives : les bergers étaient encouragés à tuer les loups, maintenant au contraire les loups sont protégés.(l.62-63)

6. Quels sont les camps en présence et quelle est la question qui les sépare ? - Complétez le tableau (en indiquant le nom des organisations, des personnes qui les représentent et leur fonction) : les proloups Jean-Fran?ois Darmstaedter président de Férus (associations d’écologistes)
Geneviève Carbone, biologiste : tout prélèvement menace la survie des loups il y a place pour une centaine de loups : Philippe Orsini du Muséum d’histoire naturelle de Toulon le prélèvement met peut-être le loup en danger : Guillaume Chapron biologiste du laboratoire d’écologie CNRS/ Ecole normale supérieure

les antiloups les bergers et leur député local Daniel Spagnou

les autres Serge Lepeltier ministre de l’Ecologie Jean-Marc Michel directeur de la nature et des paysages au ministère de l’Ecologie
Christian Duchamp, responsable du suivi des loups à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage ONCFS

- Quelle est la position du ministre de l’Ecologie ? Expliquez-en les motivations. Il est inquiet de la multiplication du nombre des loups parce qu’il doit indemniser les bergers pour les brebis égorgées. (l.68-69) Si les dég?ts sont nombreux, cela pèsera sur son budget. (l.71) surtout si les loups se répandent dans des régions de France où les élevages de mouton sont importants comme le massif central ou la forêt de l’Argonne (l.76). Pour cette raison, il semble favorable à un ? prélèvement ? annuel. (l.18) 7. Le journaliste exprime sa propre position dans le débat sur cette ? autorisation de prélèvement ? ? Où ? (Recherchez les signes de la présence du locuteur : pronoms de première personne, termes évaluatifs…) Quelle est cette opinion ? Exemples de termes évaluatifs : la meute associative (l.24) (ici le mot a une valeur ironique – les défenseurs du loup sont devenus des loups) cette prolifération anarchique (l.64) (la multiplication devient prolifération, mot dépréciatif) Dans ce contexte de vigoureuse reconquête, est-ce donc un crime contre la nature d'autoriser l'abattage des rares ? tueurs en série ? ? Cette décision risque-t-elle de compromettre la survie du loup ? (le vocabulaire choisi souligne le caractère exceptionnel et donc le peu de portée de l’autorisation d’abattage°)

Exemple de présence du locuteur : Notons tout de même que cette éventuelle autorisation de prélèvement, qui traumatise tant les écologistes, n'est pas vraiment une nouveauté. Tournure exclamative : Or un seul d'entre eux a déclenché la procédure, en décembre 2000, sans que la sentence puisse être exécutée ! Loup, y es-tu ? Mais oui, mon enfant, et pour toujours ! Après avoir fait le tour d’horizon de toutes les positions exprimées sur la présence des loups, le journaliste revient à la question qui motive l’article : l’autorisation éventuelle de ? prélèvement ?. Compromet-elle la survie du loup ? Trois réponses sont recensées : Non (l.83) Peut-être (l.86), Oui, (l.90). La position du journaliste appara?t alors dans la prise de distance par rapport au débat. Cette autorisation existe en fait et elle n’a jamais été appliquée. La proposition du ministre tend simplement à ménager les deux parties en présence. Il s’agit, aux yeux du journaliste, d’un faux débat : ? la querelle du loup a encore de beaux jours devant elle ?, tandis que le loup poursuivra sa ? marche conquérante ?. Les hommes se querellent comme des enfants pendant que le loup poursuit sa vie de loup. Le journaliste suggère discrètement dans la toute dernière phrase, que ce débat a quelque chose d’enfantin. L’usage qu’il a fait lui –même de termes excessifs (conquête, colonisation, marche conquérante etc.) appara?t ironiquement comme le langage exagéré d’hommes ? enfants ?. Le loup raisonnable s’adresse à l’homme (? mon enfant ?) en l‘assurant simplement de sa présence.

- Lisez attentivement la conclusion du journaliste. Pourquoi la querelle entre les agriculteurs de montagne et les associations proloups va-t-elle se poursuivre de toute fa?on ?
Le ministre donne en partie satisfaction aux écologistes en privant les agriculteurs de montagne du droit de demander l’élimination du loup s’ils n’ont pas protégé leurs troupeaux (par exemple avec des chiens bergers dressés etc.), ce qui réduit leurs moyens d’action contre le loup. Mais il maintient son soutien aux bergers en continuant à les indemniser et à encourager l’élevage de montagne. En cela il s’oppose aux écologistes. D’après le journaliste, le loup va continuer à se multiplier et se répandre. Les occasions de conflit vont donc également se multiplier puisque aucun réel accord n’a été trouvé.

Travail sur la langue 1. Dans un débat, le choix du vocabulaire traduit une prise de position. Les mêmes faits peuvent être décrits avec un vocabulaire neutre ou positif ou avec un vocabulaire dépréciatif ou critique. Un euphémisme (l.18) atténue l’expression d’une idée pour en dissimuler l’aspect jugé brutal ou inconvenant. Observez : augmenter une augmentation (l.42) la sédentarisation définitivement sédentarisés (l.43-44) proliférer une prolifération (l.57) anarchique (l.64) la colonisation (chapeau)

une expansion (l.37) la présence (l.34) élire résidence (l.32) prélever un prélèvement (l.10...) les loups (l.11) un loup multirécidiviste (l.98) des dommages importants aux cultures et au bétail (l.21-22)

une conquête conquérir (chapeau) abattre (l.11) un abattage (l.81) la mort (l.70) les animaux tueurs (l.10-11) un tueur en série (l.82) sèment la terreur (l.14)

2. Remarquez le vocabulaire appartenant au champ lexical judiciaire l.94 à 104 : ordonner la mort, une condamnation à mort, une récidive, un multirécidiviste, une procédure, une sentence, exécuter une sentence Qui est le juge ? Qui est mis en accusation ? Quel est le r?le des gardes et celui des écologistes ?
Le préfet du département est le juge qui peut émettre une sentence et condamner à mort le loup accusé d’attaques répétées contre les troupeaux (un criminel multirécidiviste). Les gardes de l’ONCFS sont chargés d’exécuter la sentence comme le serait la police. Les écologistes sont comme les complices d’un criminel condamné qui favoriseraient son évasion ou sa fuite.

5. Donnez l’équivalent en fran?ais standard des expressions de vocabulaire familier du texte et utilisez ces nouvelles expressions dans des phrases de votre composition.
- en avoir marre (l.2) - tomber comme des mouches (l.4) - remballer leurs fusils (l.101) - un plan d’action concocté (l.107)
Exemples : Mon colocataire n’arrêtait pas d’inviter des amis le soir. Au bout de quelque temps j’en ai eu marre et j’ai trouvé un autre logement. Nous étions dans la partie du stade exposée au soleil. Il faisait une chaleur écrasante et les gens tombaient comme des mouches. Les gardes armés avaient été appelés par le service de sécurité de la banque. Quand ils sont arrivés, ils se sont rendus compte que le prétendu agresseur n’était qu’un plaisantin, armé d’un pistolet en plastique. Ils ont aussit?t remballés leurs revolvers et ont ma?trisé le jeune homme. En arrivant à Beijing nous avons pu constater que nos amis nous avaient concocté un programme touristique détaillé. Aucun lieu célèbre de la capitale ne nous serait épargné.

- en avoir assez - succomber en grand nombre, s’effondrer en grand nombre - rentrer leurs armes - un plan d’action préparé avec soin, minutieusement préparé

6. Dans une argumentation, ne confondez pas ? en effet ? et ? en fait ?. ? en effet ? explique, confirme et renforce ce qu’on vient d’affirmer. ? En effet ? peut signifier ? Oui ?. ? en fait, en réalité ? introduisent des informations qui s’opposent à ce qu’on vient de dire et signifient ? mais ?.

Complétez les phrases suivantes

a -D’après le recensement officiel le nombre des loups aurait peu augmenté. En fait, on n’a compté que les animaux clairement identifiés, si bien que ces chiffres sont sous-estimés. b - Le loup qui devait être tué a échappé à la mort. En effet, les gardes l’ont recherché pendant sept nuits de suite sans le trouver. c - __ Vous avez déjà visité l'Europe, je crois. __ En effet, j'ai séjourné un an en Espagne et au Portugal. d - Il est presque impossible de recenser les loups des Alpes. En effet, les meutes circulent librement entre la France et l’Italie. e - On pensait que le loup se cantonnerait dans le massif des Alpes. En fait on a retrouvé des traces de son passage aussi bien dans le Jura que dans les Pyrénées.

Loup, les crocs de la colère, 6 ans après …
Un reportage réalisé par Agnès Monteux C’est l’histoire d’un retour tant redouté chez les éleveurs. Après 80 ans d’absence, les loups sont revenus dans les Vosges où, comme dans les Alpes, l’été a été meurtrier.
Plus de 2 500 brebis sont mortes sous les crocs du prédateur, inscrit dans la liste des espèces protégées. Entre colère et dépit, nouvelle poussée de fièvre dans les estives au point de s’inviter dans l’agenda de la ministre de l’Environnement, Nathalie Kosciusko-Morizet. Il y a six ans, Envoyé Spécial était parti

à la rencontre d’éleveurs et de bergers contraints de réapprendre à cohabiter avec le loup. Depuis, certains y ont laissé leur vie de famille, d’autres, le go?t de leur métier. Quant aux plus virulents, ils se disent prêts à appuyer sur la g?chette alors que la loi punit aujourd’hui plus sévèrement les braconniers. Collier GPS, caméra infrarouge, les défenseurs du loup, eux, brandissent d’autres armes pour mieux comprendre - et surtout faire comprendre - cette espèce qui incarne le mal et charrie tous les fantasmes depuis le Moyen-?ge